La Grèce une démocratie malade ?

jeudi 17 octobre 2013
par  Webmestre
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Conférence du mercredi 9 octobre à 20h30 à l’auditorium de Balma animée par Madame Joëlle Dalègre et monsieur Anastase ADONIS.

 La démocratie grecque est-elle malade ? C’est la question que l’on peut se poser si on se fie à l’actualité récente. Un pays non-indépendant puisque l’Assemblée a été élue en 2012 sous la pression continuelle d’une catastrophe annoncée en cas de « mauvais vote », où l’Assemblée ne peut plus qu’entériner les mesures du gouvernement, et où ce dernier doit s’exécuter devant la troïka. La démocratie n’est pas malade, elle a disparu ! Ce qui explique que les citoyens n’obéissent pas au gouvernement qui ne les représente pas ! L’UE, oubliant ses propres dysfonctionnements, justifie sa dictature financière et son soutient à la spéculation mondiale, avec des choix qui tuent au lieu de sauver, et en accusant de fraude et de corruption. Mais ces comportements font partie d’un héritage lié à l’histoire de la Grèce « indépendante ». Histoire courte et récente…..qui se reproduit.

 Une naissance indésirable, un siècle de luttes : Pour faire une révolution il faut les ingrédients nécessaires et les armes qu’il faut, le tout adapté au territoire à libérer. Et en principe cela ne dure que quelques années, mais pas en Grèce, car les obstacles furent bien nombreux. La Grèce avait tout pour se révolter : argent, armes, expérience de guerre, navires. Dans les convoitises des « grands » en vue de se partager les restes de l’Empire Ottoman, la naissance de la Grèce était une menace, car héritière légitime de l’Empire Byzantin. C’est ainsi donc qu’elles décidèrent de se mêler, sous l’étendard du « philhellénisme ». La révolution hellénique se passerait bien des interventions des grandes puissances, auto-proclamées ainsi « protectrices ». Mais on sait qu’un Etat n’existe que s’il bénéficie de l’acceptation de son environnement politique, économique et social. Il a fallu faire avec les envies des « grands », à savoir notamment l’Angleterre, La France et la Russie.

 Si la bataille de Valmy sonne le glas de l’indépendance française, la bataille de Navarin en 1827 signe la victoire directe des « Grands » sur la Grèce et de ce fait leur droit à l’ingérence. Ce sont les Anglais qui ont bombardé la flotte turco-égyptienne mais ce sont les Français qui l’ont organisée, armée et envoyée pour la conquête de la Grèce. Il a fallu que la Russie menace pour enfin un premier gouverneur, Capodistria, soit nommé d’un accord commun. Organisateur, patriote et hostile au rôle des « grands », il a été vite éliminé, les Français et les Anglais s’accusent mutuellement de son assassinat. La perte d’influence de la France en Europe, pousse Bismarck à introduire dans l’échiquier grec la duplice, (Empires Allemand et Autrichien) et puis la Triplice (avec l’Italie). En 1932 Otto de Bavière est nommé Roi de Grèce et une période de stagnation commence pour la Grèce jusqu’à 1862, date où Otto est renversé par un coup d’Etat militaire. Une nouvelle période commence pour la Grèce, et malgré la nomination au trône de Georges 1er, elle a vécu sa plus belle période parlementaire, monocamérale, loin des ambitions des « Grands » qui ne trouvant pas à leurs goût l’évolution politique et militaire de la Grèce, décident de modifier son évolution.

 Les Puissances, « protectrices » ont pesé, soupesé et choisi en fonction de leurs intérêts. C’est là que se met en place le mécanisme de la dépendance politique, financière, diplomatique et culturelle, par l’emploi de la dette. Elles ont voulu créer un État si faible qu’il ne puisse survivre seul, un Etat croupion, amputée de ses populations et de ses richesses, dépendant. Mais à quoi sert une conquête si ce n’est que l’utiliser afin de produire des richesses ? La Grèce va donc « rêver de récupérer des terres hellènes » et devra pour cela, à la fois se ruiner en dépenses militaires et solliciter leur appui financier qui ne sera accordé que selon les taux usurier en vigueur. Elles ont prêté de l’argent avec des conditions exorbitantes et poussé à acheter des navires de guerre et des armes britanniques et en même temps mener les batailles de leurs choix. Les Grecs combattaient l’Empire Ottoman sur son flanc-Est pour faciliter les plans des « Puissances Amies ». C’est la même politique depuis 1821. Bilan : dès 1824, première faillite, la Grèce est alors exclu des Bourses européennes jusqu’en 1878. En 1897 la Grèce est placée sous contrôle de la « Commission Financière Internationale pour la Grèce » jusqu’en 1978, date où elle s’engage politiquement de demander son adhésion à l’Europe. En somme d’une tutelle à une autre. C’est l’usurpation, par les grandes puissances de la marche démocratique parlementaire, objectif de longue date réalisé, c’est l’anéantissement d’un siècle de luttes pour la liberté et l’indépendance.

 La dépendance financière n’a pas entrainé immédiatement la dépendance politique malgré le fait que des partis Anglophile, Francophile, Germanophile, et Russophile sont nés dès 1821. Il a fallu construire le centralisme, c’est qui explique pourquoi le développement politique de la Grèce est né en grande partie loin des cours des rois qu’elle a connus. Les grandes puissances se sont mis à neutraliser, anéantir voir supprimer à leur guise la composante militaire pour en fabriquer une autre contrôlable par le pouvoir politique qu’elles ont souhaité. Les Grecs, trop libertaires pour les Russes et les Anglais, prétendants au goût des Français à l’égard des territoires de l’Asie Mineure, pas assez nobles pour tous, ont dû composer tantôt avec la Triplice, tantôt avec la Sainte Alliance, afin de survivre.
La domination politique était venue assez tôt, depuis 1822, elle a enduré l’effet des actions incontrôlables des insurgés dans les régions hors Athènes jusqu’au début du 2e siècle. Pourquoi ? Est-ce la liberté ? Oui, pas n’importe quelle liberté, mais celle qui signifie la récupération du sol des ancêtres, des terres nourricières, usurpées par l’Empire Ottoman. Les Traités conclus entre la Porte et les « Puissances protectrices » obligeaient la Grèce de payer dédommager le Sultan pour acheter les terres libérées avec son sang et par les guerres. Non-reconnaissance de la révolution par les grandes puissances, la Grèce n’avait pas le droit de se révolter. La question des terres a éclaté en 1909, lorsque lors de la révolte des officiers, mécontents de voir leurs camarades fusillés pour l’exemple, reçoivent le soutien de toute la classe ouvrière et agricole qui remet sur le tapis le fruit des victoires guerrières, qui, au lieu d’apporter des terres ont apporté misère, dettes et esclavage. Ceci durant, les grandes puissances façonnaient le paysage politique de la Grèce en formant une classe d’élites et des grands propriétaires terriens, sur les terres achetées auprès de l’empire Ottoman. La désobéissance généralisé, renforcée par la politique de Venizélos, ressentie anti-grecque, conduit aux Traité de Lausanne qui fixe ses différends avec la Turquie. L’intérêt porté par la nouvelle Russie sur la nouvelle Turquie d’Atatürk, sorte d’opposition aux forces impérialistes occidentales, a placé cette dernière au centre des rivalités notamment entre France et Russie, Grande Bretagne et France, a été favorable à la Turquie aux dépens de la Grèce. Plus précisément, la Grèce empruntait de l’argent auprès des Français pour conduire la guerre au nom des Alliés, épithète justifié par le mode de son introduction dans la guerre de 1914-18, en vue de contribuer à ses ambitions, tandis que la France, ayant perdu la guerre en Cilicie contre Atatürk, promettait à ce dernier des armes et de l’assistance militaire (renseignements sur les positions militaires grecques). Il en suit le petit génocide grec (450 000 tués), 1 million et demi de déplacés, les villes grecques brulées, etc. Les historiens partout dans le monde s’indignent, mais il y a des voix qui portent plus. C’est la grande catastrophe de 1922. En 1928, tandis que la Grèce tente de se reconstruire et produit sa deuxième république depuis sa révolution, les grandes puissances la musèlent, en la boycottant, en l’asphyxiant, en organisant un coup d’Etat militaire, bref en préparant la seconde guerre mondiale. Nous sommes à l’aube de la seconde guerre mondiale et la Grèce est traitée toujours comme une colonie, un seul produit à l’exportation, le tabac, monopole Anglais.

 La période américaine : Il en suit la seconde guerre mondiale, lorsque encore utilisée par les Alliés, elle résiste aux Allemands avec l’objectif de les retarder dans leur campagne de Russie. Trois mois de résistance et objectif réalisé. Après un bilan lourd dû à la vengeance allemande (1,5 million de morts de famine, 400 mille exécutés, 50 mille disparus, infrastructures détruites, ravagée). Selon les accords de Yalta, la Grèce revient aux Britanniques pour 90% et aux Russes pour 10%. Ainsi, de 1945-1947 le peuple de majorité communiste refuse ces accords et soutient les partisans contre le pouvoir britannique en place, c’est le communisme contre le royalisme, la légitimité de la liberté politique contre le despotisme anglais. Elle commence avec le débarquement britannique à Athènes et elle finit deux ans après avec par l’écrasement du soulèvement dans le sang. La seconde, de 1947-49 est réanimée avec l’aide de Tito et finit par la cessation du même soutien, du fait du nouveau statut de neutralité de la Yougoslavie. Le plan Marchal, accompagné du maccarthisme arrive et sert à aider la relance économique américaine et non la grecque. Révoltes, américanisation et guerre froide conduisent au coup d’Etat de la CIA, financé par Coca-Cola et Texaco, actuellement Exxon. (Brrrrrrrr, le froid m’envahit au souvenir de mes années au bahut, des couvre-feux entre 7h00 et 19h00 et des cours de l’instruction militaire). Quelques années plus tard, quelqu’un arrive, paraît-il plébiscité, applaudi pour la lueur d’espoir qu’il apporte en montrant vers le Nord et en disant « Ἀνήκουμε στήν Δύσην »1.

 L’ère européenne : C’est le début de l’ère européenne, qui se veut prometteuse d’un espace économique commun. C’est aussi la fin de la structuration politico-financière de l’Europe à l’américaine. La suite pour la Grèce est relativement connue. La dette extérieure ramenée par les colonels à 2,5% du PIB n’était pas non plus au goût des puissants. L’Europe oblige la Grèce à vendre se bijoux de famille et, pour compenser la perte de ses revenus, à emprunter et à emprunter, encore et encore, en dépit de tout respect de la Constitution. Bien sûr cela ne s’est pas fait sans la complicité d’une élite, plus soucieuse de ses propres intérêts plutôt que de l’intérêt général. Il fallait à tout prix préparer et soutenir l’Allemagne dans sa re-conception (réformes Hartz), du fait de la présence de la Russie et de la Chine sur l’échiquier dorénavant mondial. Fracture politique entre la France et l’Allemagne, divisions Nord-Sud, la propagande des PIGS et puis celle des PICS sonnent fort. Les Grecs menteurs, fainéants, tricheurs… une propagande bien pensée sur le plan de communication qui vient couvrir la brèche franco-allemande avec la couverture grecque et en même temps apaiser la colère des travailleurs allemands. Les Européens sont-ils aveugles ? Peut-être, mais qui peut ne pas avoir des doutes face à une telle propagande ? Le seraient-ils si cette « chose » leur tombait dessus ? Pas du tout. Comment la crise de « l’Euro fort » pourrait provenir de la Grèce quand son pilier et son principal bénéficiaire est l’Allemagne ? Mais la question ne s’est pas posée. La suite est connue : avant que la Grèce ne puisse déclarer sa faillite, l’Europe préfère sauver le capitalisme européen, en adoptant le plan A2, donc en sauvant les banques, elle rachète la dette qu’elle transforme en dette entre pays membres pour que la Grèce ne puisse pas quitter le giron européen. Ligotée ainsi par une multitude des « casi bella », elle endure des nouvelles règles de gestion assortis des mesures d’austérité pour parvenir aux objectifs. Ces mesures aggravent le cas grec, mais le FMI est là, avec dans sa malle le fameux mémorandum, dont la version approuvée par le parlement n’est pas la même que celle qui a été signée par le gouvernement, à quelques paragraphe près, paragraphe qui engagent la souveraineté et le devenir. Pas de mots pour qualifier le comportement des pays responsables ou le regard qu’ils portent sur la Grèce. Et puis, les premiers soulèvements populaires, car c’est réducteur de parler de manifestations politiques. La réaction, toujours, celle par les mythes, et de ce fait anonymes, qui présentent l’Eglise comme un rempart à prendre, les armateurs, qui ont annoté le traité de Lisbonne avec leurs conditions, des hommes qu’il faut faire payer, etc. etc. pour provoquer cette division interne que l’Histoire grecque ne connaît que trop bien. S’il y a des comptes à faire aujourd’hui, c’est l’Etat grec qui doit de l’argent à l’Eglise, une institution qui fut l’Etat des Grecs sous l’Empire Ottoman, et à ce titre, elle peut reprocher à l’Etat grec ses conduites en gestion. De 1917-1930 d’immenses surfaces ont été cédées à l’Etat pour un montant de plus d’un milliard de drachmes de l’époque. L’Eglise en a reçu un seul paiement de 40 millions. Avec la loi 4684 de 1930 la richesse des monastères a été divisée en « patrimoine » et en « exploitable ». Les bénéfices de l’exploitation devaient revenir à l’Eglise pour ses frais de fonctionnement. Ces entrées d’argent ont été volatilisées pour …cause de 2e guerre mondiale. La convention entre Etat et Eglise de 1952 relative des bâtiments et immeubles de l’Eglise pour la réhabilitation des petits agriculteurs, l’Eglise cède 75000 hectares de terres cultivables et elle devait recevoir en échange 625 immeubles pour faire des orphelinats et des écoles (suite à la guerre civile) et 45 millions. Elle n’a rien reçu. Depuis 1982 et encore aujourd’hui, l’usurpation est devenu d’abord activité organisé du Pasok, et puis l’activité arbitraire de quiconque voulait construire une maison sans autorisation et donc sans impôts. On dira que l’Eglise mérite mieux son statut de garant de la Grèce que les gouvernements successifs qui n’ont représenté que des intérêts étrangers. Alors, qui est donc l’auteur d’un tel mythe qui va jusqu’à pousser les Grecs à voir le pillage de l’Eglise comme une solution économique ? Idem pour la montée de l’extrême droite, le parti de l’Aube Dorée. Plusieurs études internationales montrent le rapport direct entre baisse des prestations sociales avec l’extrémisme politique de fondement national. L’affaiblissement du Politique en général est l’impact indirect du développement des politiques néolibérales, dorénavant mondialisées, et à ce titre, à l’abri de toute décision prise ou à prendre à l’échelle de l’Etats.

1« Nous appartenons à l’Occident ». Le terme utilisé introduit une grande ambiguïté, et détourne les esprits en miroitant le sens de « nous faisons partie de … »
2 Deux plans, A et B ont été construits par Merkel, le B qui n’est guère plus favorable à la Grèce est largement diffusé sur le web, sauvé in extremis par la déchiqueteuse. http://www.economist.com/node/21560252

 Epilogue : On voit bien que le sort de la Grèce ne lui appartenait pas. D’ailleurs, ce ne fut presque jamais le cas, même les moments de son histoire où elle l’a cru. La dépendance financière conditionne la politique, nul ne peut l’ignorer, (Gladstone dans un texte de 1869 parle du « levier de l’emprunt ». La dette est l’arme première d’un néocolonialisme3 naissant pour remplacer le colonialisme « rejeté » vers 1850. Contraindre l’endetté à quémander des facilités de paiement est un excellent moyen de contrôle. Quand cela n’a pas suffi, on pratique la politique de la canonnière, on provoque une contre révolution pour changer les personnes au pouvoir, ce qu’on vient de faire en Grèce en 2012, sous la menace de couper les vivres (sous-entendu dans les menaces d’être exclue de l’euro, privée de sécu, de retraites etc.).

 La démocratie invention de l’Athènes antique, est devenue une référence brandie régulièrement par l’UE, surtout dans ses efforts pour convaincre sur le Printemps Arabe. Mais, n’oublions pas, les Droits Fondamentaux, embellissent uniquement le préambule du Traité européen, tandis que l’article

3 Et même du colonialisme tout simplement qui a utilisé cette stratégie dans bien d’autres pays que la Grèce dès le début du XIXe siècle, la plupart des jeunes États de l’Amérique latine, la Chine et pas loin de la Grèce, l’Empire ottoman. Les techniques employées en cas de « défaut » sont aussi très comparables.

 6.2 stipule que les Droits Nationaux l’emportent et seront soutenus. Mais qu’attend-on de ces droits si ce n’est qu’une définition des droits politiques minima, sorte de CMU politique à l’impact terrible : volonté populaire bafouée, Droit bafoué, Droit de la colonisation soutenu, le soutien au Droit à la guerre par le mythe du « mal ». La question de « l’opposabilité » laisse les victimes sans défense et sans recours possible, la question « de symétrie » entre Devoirs et Droit est inexistante, la question des territorialités. L’Europe a pris le relais de la Commission Financière Internationale pour la Grèce pour masque les relations néocoloniales auxquelles elle a été contrainte. La Pax Americana à laquelle la Grèce a été confrontée dès 1945 et à laquelle l’UE obéît au doigt et à l’oeil, explique le sens de ces pages. Une autre preuve est le MES (mécanisme européen de stabilité). Il fut conçu pour apporter la robustesse au comportement néolibérale du système bancaire, et la « crise grecque » devait lui justifier non seulement la construction, mais lui permettre, en tant que laboratoire, de banaliser le bien fondé d’un tel mécanisme, en disant que la « Grèce aggrave ses dettes car elle ne trouve pas de financement à un taux préférentiel ». C’est une stratégie néolibérale qui est construite sur l’asservissement des Etats-Nations, en opposant une détente des taux, mais c’est surtout que le capital « apatride » dicte les politiques européennes, sous le déchaînement des pratiques économiques néolibérales, celles qui impose le FMI lorsque un pays en difficulté demande un financement. La démocratie grecque n’est pas malade, juste les Grecs son muselés et rendus spectateurs, non seulement de leur humiliation mais aussi de l’austérité croissante que la Troïka leur impose.
Les Grecs ne sont pas en démocratie, et ils ne le seront pas tant que leurs libertés politiques et financières ne leur sont pas restituées. Ceci est valable pour chaque état. Ce bien précieux, la démocratie, protège en son sein les libertés les plus humaines, celles qui se considèrent centrées sur l’humain. Elle se tait quand les hommes se taisent et elle se dresse quand les hommes se dressent et son avènement n’est qu’une question collective, désormais au-delà du pouvoir quasi-inexistant des Etats.

Par Anastase ADONIS, Docteur en Sc. Politiques et Joëlle DALEGRE Historienne